Êtes-vous prêt à découvrir La Seyne-sur-Mer ?
Si vous visualisez l'embouchure de la Seine, aux environs de Rouen, vous n'y êtes pas du tout ! Eh non ! Rien à voir avec la Seine qui traverse Paris (Y n'est pas égal à I) !
Je vous rappelle par ailleurs qu'ici nous sommes sur Magic South, site dédié à la Côte d'Azur. Eh oui ! La Seyne-sur-Mer, c'est la banlieue de Toulon. La banlieue ouvrière, pour être précise.
La ville est assez étendue, et les différents quartiers vraiment très disparates : un centre-ville vieillot, un port et un front de mer avec les anciens chantiers navals, des faubourgs avec de grandes barres d'immeubles sociaux et l'habituelle zone commerciale, les petites plages à touristes et la forêt de Janas.
Fan d'histoire ? Vous irez visiter le port avec les anciens chantiers navals et le vieux centre.
L'art vous intéresse ? Ne manquez pas les œuvres de street-art qui ornent certaines rues du vieux centre et le quartier à proximité du casino, ainsi que la villa Tamaris (centre d'art).
Vous préférez la nature ? Pas de problème, La Seyne-sur-Mer, c'est aussi plusieurs plages, et la vaste forêt de Janas avec ses nombreux sentiers...
Vous aurez l'embarras du choix pour vos activités !
Vue sur le port de la Seyne-sur-Mer, avec au fond le pont levant
Le port et les anciens chantiers navals
Si vous n'êtes plus tout jeune, vous en avez peut-être entendu parler à la fin des années 80 (oui, il y a longtemps !) : à cette époque, la fermeture des chantiers navals faisait la une des journaux télévisés.
La ville s'en est-elle remise ? Pas sûr !
Lorsqu'on arrive à La Seyne-sur-Mer depuis les faubourgs un peu chics de Toulon, on est vite refroidi. Rien à voir avec le traditionnel côté bling-bling de la Côte d'Azur. Des quartiers « sociaux » avec leurs traditionnelles grandes barres d'immeubles, et un centre-ville très sombre, aux ruelles étroites et aux bâtiments hauts, qui devaient autrefois avoir une certaine classe avec leurs frontons et sculptures. Autrefois. Les couleurs ont passé, tout est devenu terne et gris. Le marché alimentaire donnerait presque l'impression d'être passé sur l'autre rive de la Méditerranée (un petit côté Avenue Aristide Briand à Mulhouse, pour ceux qui connaissent). On finit par trouver une petite place ensoleillée, avec quelques terrasses. Enfin une sensation d'espace. Le vent souffle - fort - comme très souvent dans cette région. Tentative d'incursion plus en retrait, mais pas grand-chose à voir de ce côté-là, si ce n'est l'église Notre-Dame de Bon Voyage, avec son orgue classé monument historique.
Retour au port.
Elle, vous ne pouvez pas la manquer.
Elle, c'est Marianne. Enfin, un portrait de la fameuse Marianne. Celle qui symbolise le devise française "Liberté, Égalité, Fraternité". Vous savez, ces souvenirs d'un autre temps...
La Marianne du graffeur Snake face au port de La-Seyne-sur-Mer
Car La Seyne-sur-Mer, c'est avant tout un accès à la mer. D'où les chantiers navals. Leur histoire commence au début du XVIIIe siècle, avec la construction de bateaux à rames et à voile. Ces ateliers se transforment au XIXe siècle avec l'industrialisation et la mécanisation, prennent de l'ampleur grâce à l'arrivée du chemin de fer qui permet d'approvisionner directement les chantiers en matériaux. Pendant plus d'un siècle, ces ateliers feront la fierté de la ville : fabrication de coques pour différents bateaux et dragueurs, transatlantiques de luxe, cargos, pétroliers, plateformes offshore…
Bombardés par les Allemands pendant la seconde guerre, les ateliers furent ensuite reconstruits et agrandis. Un front de mer de 1 400 mètres, une époque prospère jusqu'aux années 1960, employant jusqu'à presque 25 % de la population de la ville dans les années 80, ces ateliers fermeront en 1989 pour de multiples raisons. Les chantiers navals ont été intimement liés à la ville pendant plus de deux siècles.
De cette époque glorieuse, il ne reste plus grand-chose aujourd'hui :
- le pont levant, métallique, édifié en 1917, permettait autrefois aux trains de traverser le port et d'acheminer les matériaux sur les chantiers. Son classement en tant que monument historique en 1987 aura permis d'éviter sa destruction. Restauré par la suite et bloqué depuis 2009 en position verticale, il est devenu « monument touristique » permettant aux visiteurs d'admirer la ville et les environs du haut de ses 42 mètres. Malheureusement, le jour de ma visite, le vent soufflait si fort que le pont était fermé pour raisons de sécurité.
- le bâtiment de l'ancienne porte par laquelle les employés accédaient autrefois à leur lieu de travail.
Les passionnés d'histoire ne manqueront pas de visiter le Fort Napoléon, construit entre 1812 et 1821 sur l'ordre de l'Empereur. Cet ouvrage militaire visant à protéger la rade de Toulon a été doté de sa tour en 1634, puis renforcé par Vauban à la fin du 17e siècle. Doté d'un jardin botanique, l'endroit abrite aujourd'hui le musée Balaguier, qui accueille une exposition permanente sur les anciens bagnes français et d'outre-mer, ainsi que des expositions temporaires en lien avec la mer.
La reconversion après les chantiers navals
La ville aura du mal à se remettre de la fermeture des chantiers navals en 1989. Le taux de chômage de la ville atteint des sommets (30 %) dans les années 90. Les chantiers navals, c'était une grande famille. Tout le monde en faisait partie, de près ou de loin. La ville avait perdu sa fierté, son identité, sa colonne vertébrale. Une page de l'histoire de la Seyne-sur-Mer venait de se tourner, la grande famille des chantiers navals se disloquait, le temps de la reconstruction serait long.
Reconversion industrielle, diversification des activités, aménagement de plages en vue du développement du tourisme…
Un musée à ciel ouvert grâce au Street Art
Vous avez déjà fait connaissance avec la Marianne locale de Snake, ne manquez pas toutes les autres œuvres qui décorent les façades de certaines rues dans le vieux centre, Place Perrin, (vous les dénicherez de-ci de-là, au hasard de votre balade) et dans le quartier en face de l'ancienne porte des chantiers (Impasse Zunino, Impasse Louis Verlaque). Les artistes ayant collaboré sont nombreux, certains sont locaux, d'autres sont venus du monde entier pour laisser leur "griffe" sur les murs de cette ville : Hopare, Rita Wainer, Sock Wild Sketch, Arrendondo, Dopie, Seok, Kogaone, Astro, Bust the drip, Snake, Shaka, Remy Uno, IKER, Hektor, La Therapicturale, Kowse, Ponti, Lenz, Deuz Oner, Depose, Mexyl...
Le thème de la mer y est très présent, mais vous y admirerez de nombreux autres animaux et personnages, dans des styles très variés.
Si vous aimez l'art, ne manquez pas la villa Tamaris, un centre d'art, qui présente chaque année plusieurs expositions.
Côté nature
Maintenant que vous avez nourri votre esprit en le rassasiant de faits historiques du côté des chantiers navals, et que vous avez empli votre âme de beauté et de couleurs en vous promenant dans les rues de la ville, occupons-nous du côté physique, c'est-à-dire du corps : allez donc faire un petit tour dans la forêt de Janas. Vous aurez l'embarras du choix des sentiers pour partir à la découverte de toute cette zone et du Cap Sicié. Vous pourrez vous limiter au parcours de santé, ou partir à la découverte du massif. Depuis les hauteurs, vous aurez une vue splendide sur la côte, de La Ciotat jusqu'à la presqu'île de Giens. Vous pourrez même tenter une ascension jusqu'à la chapelle du Mai (prononcer Maï). Nous avons tenté, nous étions en forme physique, mais faute de préparation psychologique, nous nous sommes arrêtés à quelques dizaines de mètres de l'arrivée... Il nous reste trois mois pour optimiser notre mental d'ici le prochain essai !
Et quand vous aurez les guibolles bien fatiguées, vous pourrez redescendre jusqu'aux Sablettes pour une petite pause baignade, ou aller vous restaurer ou prendre une glace dans l'un des nombreux restaurants qui bordent cette jolie plage. Avec en ligne de mire les deux frères.
C'est l'une de mes plages préférées dans cette zone, dotée d'un splendide sable blond et agrémentée de quelques belles vagues. Elle est par ailleurs bordée du joli parc Braudel, où vous trouverez de l'ombre en cas de trop fortes chaleurs.
Côté mer
À gauche : Plage des Sablettes – À droite : Pause en terrasse avec en ligne de mire le Cap Sicié et les deux frères (les deux rochers)
Côté montagne
Balade en forêt de Janas, avec vue sur la côte
Vue sur l'Île des Embiez
2. Vue sur la presqu'île de Saint-Mandrier-sur-Mer
3. Vue sur la côte en direction de La Ciotat
Les environs
La presqu'île de Saint-Mandrier, Six-Fours-les-Plages et Le Brusc, l'île des Embiez, Sanary-sur-Mer, Bandol et Toulon composent les environs immédiats de La Seyne-sur-Mer. Si vous avez du temps devant vous, vous pourrez aller visiter le charmant village d'Ollioules, pousser jusqu'à Châteauvallon, où vous là aussi, les sentiers pour partir en randonnée sont légion. Un peu plus loin, la presqu'île de Giens vous accueillera, avec ses longues bandes de plage, le tout petit village dominé par les ruines de l'ancien château, et son port d'embarquement tout au bout. De là, vous pourrez prendre un bateau pour aller faire un petit tour sur l'île de Porquerolles.
Dernier point que j'allais oublier : même si tout le monde sait que l'argent ne fait pas le bonheur, pourquoi ne pas tenter votre chance au grand casino situé juste derrière l'ancienne porte des chantiers navals ? Bonne chance !
J'espère que vous avez apprécié cette petite découverte de La Seyne-sur-Mer. Cette banlieue ouvrière de Toulon a tout pour plaire : mer, montagne, art, histoire... Ces atouts sauront certainement en convaincre plus d'un.
Qui sait, peut-être cette balade virtuelle vous aura-t-elle donné l'envie de vous y rendre réellement ?
Lien vers vidéo tournée à la Seyne-sur-Mer https://youtu.be/UDwqq5B1sy8
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